3ème fils du sculpteur céramiste Johann GREBER, Henri GREBER (1854-1941) fut un sculpteur de renom qui s'installa très vite à Paris pour exercer son art. Il produisit des oeuvres aux sujets divers (portraits, personnages mythologiques, héros historiques..., et après la guerre 1914-1918 des monuments à la gloire des soldats de la grande guerre. On en retrouve plusieurs, à Beauvais et dans l'Oise.
Henri fut un homme bien inséré dans le milieu social bourgeois de son époque. Il participa à de nombreux concours.
J'aime particulièrement les oeuvres que j'ai photographiées deci-delà. Elles sont réalistes, certes, mais le style est dynamique et un regard attentif vous fera découvrir la richesse du détail.
(lire LES GREBER, une dynastie des artistes, musée départemental de l'Oise)
Inauguration le 19 juillet 1906, de cette charmante fontaine, incrustée dans l'angle de la facade d'un maison Renaissance beauvaisienne nommée "le Pont d'Amour". Les bombardements de 1940 détruisirent cette magnifique demeure et la fontaine restaurée fut réinstallée derrière l'hotel de ville en 1975. Ainsi, elle a retrouvé une place plus en vue, à deux pas de son implantation d'origine.
détails : une ravissante Vénus, dans le style Renaissance, surmontant des "faunes", des tritons charpentés et expressifs.
Il existait dans le square de la gare deux autres statues en bronze de Henri GREBER, l'une intitulée "le Bellovaque vainqueur" représentant Corréus, le célèbre gaulois qui tint tête à César, l'autre représentant Cyprien DESGROUX, maire radical socialiste pendant près de 20 ans au début du XXème. Il ne reste plus que leur socle, les deux statues ayant été fondues par l'occupant nazi, en 1940.
Si la première carte postale représente bien la sculpture "Le Thérain et l'Avelon", inaugurée en 1908 dans le square de la gare à Beauvais, je reste perplexe à propos de la seconde : elle semble bien à première vue être la même, mais la légende dit parc de St-Maur (St-Maur les Fossés), square des lacs, l'Etang, par Thérin; et aujourd'hui, d'après la municipalité, elle serait dans le square Emilie Tillion (anciennement square des Arts), appelée "Neptune, dieu des eaux" du sculpteur Thérin ! Etrange non ?
Cette statue en bronze de l'ancien maire de Beauvais le docteur Ernest Gérard a été réalisé par Henri GREBER en 1895. Elle a malheureusement été fondue en 1941 sous l'occupation.
il existe au moins 2 sculptures d'Henri GREBER à la maison Greber rue de Calais à Beauvais : la vasque aux jardiniers qui provient du chateau de Léoube, (Bormes les Mimosas) et la grande fontaine "des travaux agricoles".
fontaine en pierre calcaire : "le produit de la terre donne de la subsistance et la joie des yeux". Pourtant, sous chacun des quatre lobes de la vasque sont représentés des personnages humbles et besogneux de la terre. Il semblent ployer dans leur alcôve sous le poids du labeur qui les accable.
Cette fontaine vendue aux enchères à l'hôtel Drouot, fut acquis par la ville de Beauvais (2005?) qui l'a installée dans la hall de la maison Greber. (dixit Jean CARTIER)
photo Christian CAFFIN
Ci joint, 2 sculptures d'henri GREBER au Mudo, Musée départemental de l'Oise. Mais il doit y en avoir d'autres.
Dommage que le musée soit à nouveau fermé pour réfection.
Le Bellovaque vainqueur (1911), la même statue que celle du square de la gare fondue en 1940.
à droite "potier tournant un vase", moulage de l'œuvre de la façade de l'atelier GREBER, rue de Calais
J'avais photographié il y a de nombreuses années ce Narcisse exposé dans les bâtiments annexes du Mudo de l"Oise sans savoir de qui elle était, je ne connaissais à l'époque que très vaguement les Greber de Beauvais.
Il se trouve qu'il existe à Orsay un autre exemplaire en marbre du fameux Narcisse de Greber (1909) que je n'ai pas vu.
Les portraits en pied d'Emmanuel FREMIET (G) Antonin MERCIé (M) et Jean-Léon GEROME (D), ci dessus.
Et ci dessous, la fameuse composition "Coup de Grisou" de 1896, en marbre gris. qui fut exposée à St-Aubin les Elbeuf de 1955 à 2013 avant d'être affecté au musée d'Orsay.
BEAUVAIS : le monument aux morts dans la cour d'honneur du lycée Truffaut (ex Ecole Normale d'instituteurs)
Autres monuments
Ons-en-Bray (60)
"Ils ne passeront pas"
Un poilu, fusil à la main, torse nu enjambe une tranchée.
Agnières (Hescamps) Somme
Molliens (60)
Nous retrouvons le même motif, mais en haut relief à Noailles et Molliens, dans l'Oise, et Asgnières dans la Somme
Noailles 60
façade de la mairie Pétain quitte Noailles pour Verdun
Beauvais "le baiser de la victoire" et "Le soldat mort" (cimetière de Warluis, Oise)
Gournay-en-Bray (76) : "le retour"
La plus belle paire de fesses de poilu sur un monument au morts ?
A FORMERIE (Oise), Le monument Dornat (1909), héros de la guerre de 1870
A MONTREUIL-SUR-MER (Pas-de-Calais)
Intitulé Reconnaissance, la Victoire ailée pose un baiser sur le front du soldat. Cette stèle n'est pas sans rappeler "le baiser de la victoire" du monument aux morts de Beauvais.
Merci à Luc Pruijn qui m'a envoyé ces photos.
Romescamps (Oise) ?
(A revoir ... d'après mon ami Jacques MAGNIER, ancien maire de Romescamps, ce monument ne serait pas d'H. GREBER)
Le soldat terrasse l'aigle allemand. Remarquez le réalisme des griffes de l'animal qui enserrent la jambe ! J'ai habité 3 ans en face de ce monument sans jamais le remarquer ! Il faut préciser que c'était il y a 35 ans et n'avais jamais entendu parler des GREBER !
Dans le cimetière des Capucins à Beauvais, juste en face de la maison familiale et des anciens ateliers GREBER, s'élève la tombe de Charles GREBER et de son épouse. (bustes de Henri ?) On peut aussi y voir l'autre réalisation d' Henri, la stèle et le buste de A. Lefort, président du syndicat de la boulangerie (1908).
Ci dessous, le tombeau de Fernand Manceaux, et son allégorie de la peinture a malheureusement disparu. Très abimé, cassé, il a été détruit.
"Jean-Jacques ROUSSEAU écrivant
sous l'inspiration de la Vérité et de la Nature"
tel est le titre donné par Henri GREBER à cette statue installée récemment dans le grand parc derrière la mairie de Trie-Chateau.
Jean-Jacques ROUSSEAU, inquiété par le pouvoir royal se réfugia à Trie-Chateau de juin 1757 à juin 1758.
Il y écrivit notamment le livre VI de ses Confessions
Le haut de l'oeuvre, allégorique, nous impose cette divinité au visage androgyne et aux seins asexués tenant fièrement ce miroir.
La partie basse est plus intime, on y voit JJ ROUSSEAU écrivant au regard pénétrant (un peu dans la position du "potier tournant un vase" de la maison Greber) et un joli croisé de jambes.
Carte postale de l'inauguration (1911)
Décidément, Jean-Jacques Rousseau avait son destin lié à l'Oise.
20 ans après l'épisode Trie-Château, Rousseau est invité en mai 1778 par son ami René Louis de Girardin à s'installer à Ermenonville, pour profiter notamment du parc que ce dernier avait conçu en partie sur la base de Julie ou la belle Héloïse.
Déjà en très mauvaise santé, Rousseau n'y séjournera que quelques semaines, puisqu'il devait décédé le 2 juillet dans son petit pavillon du parc.
Cette statue, commande d'état inaugurée en 1908 est au centre du village. Rousseau, promeneur solitaire, bâton à la main se repose sur un rocher. Il est surmonté d'une femme allégorique, esquissée dans la pierre, qui brandit un miroir, tout comme à Trie-Château : il est l'objet qui ne ment pas, symbole de la vérité.
"Un jour viendra, j'en ai la juste confiance que les honnêtes gens béniront ma mémoire et pleureront sur mon sort"
Rêveries du promeneur solitaire.
Restera à découvrir un jour prochain la copie de cette œuvre, installée dans la parc Castellant, à Largny, près de Vez. Il est couvert d'une élégante gloriette constituée notamment de 6 colonnes doriques.
Façade du Grand Palais à Paris
Parmi de nombreux artistes, Henri GREBER orne la façade du Grand Palais à Paris de deux jeunes enfants symbolisant "l'industrie" et "l'Agriculture".